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Créer son entreprise ET être salarié : ce qu’il faut savoir pour réussir
Créer une entreprise alors que l’on est déjà salarié peut sembler intimidant et un peu périlleux. Nombreux sont ceux qui craignent de perdre la sécurité de leur emploi et d’être sanctionnés.
Pourtant, de nombreux entrepreneurs ont réussi à créer leur propre entreprise tout en travaillant pour quelqu’un d’autre. Parmi les exemples notables, vous avez Jack Dorsey, fondateur et PDG de Twitter, Marc Benioff, fondateur et directeur de Salesforce.
Bien que cela soit possible, il y a des choses que les entrepreneurs doivent prendre en compte avant de se précipiter et d’enregistrer leur entreprise en même temps que leur emploi actuel. Il s’agit notamment des aspects juridiques liés à l’enregistrement de votre entreprise.
Si vous êtes salarié et qu vous souhaitez créer une entreprise pour augmenter vos revenus, la bonne nouvelle est qu’aucune disposition légale ne vous en empêche.
S’il peut sembler difficile de gérer une entreprise à côté d’un emploi à temps plein, des milliers de propriétaires de petites entreprises ont tout d’abord créé leur société avec succès sous le filet de sécurité d’un emploi à temps plein.
Cela ne veut pas dire que le processus n’est pas sans obstacles, cependant. Nous vous présentons ici tous les tenants et aboutissants que vous devez connaître avant de faire le grand saut et de créer votre propre entreprise tout en restant salarié.
Cet article s’adresse aux entrepreneurs qui souhaitent créer leur entreprise et qui ont besoin de connaître tous les dispositifs légaux pour les aider dans cette démarche.
1/ Créer son entreprise et être salarié : considérez votre temps
La création d’une entreprise en tant qu’entrepreneur demande beaucoup de temps et d’énergie, ce qui peut rendre difficile la gestion de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Vous ne vous absenterez jamais du travail, du moins au début, alors assurez-vous d’être équipé pour pouvoir gérer votre temps et votre productivité.
Gérer une entreprise en parallèle tout en travaillant n’est pas une mince affaire, mais des options s’offrent à vous.
Si vous pouvez établir une routine et un plan d’action, par exemple en travaillant sur votre entreprise trois matinées par semaine et en consacrant le reste de votre semaine de travail à votre emploi à temps plein, vous pouvez demander à votre employeur un accord de travail flexible.
Sinon, si cela est financièrement viable pour vous, vous pourriez demander à ce que vos heures soient réduites à un temps partiel.
La dernière chose que vous voulez, c’est que la productivité de votre emploi à temps plein baisse et mette votre position en péril, mais de même, si votre emploi actuel vous prend trop de temps, votre nouvelle entreprise ne démarrera jamais.
Veillez à trouver ou à maintenir un équilibre sain qui ne compromette pas votre santé, votre famille et votre mode de vie.
Pour compléter votre lecture : Idées de business en ligne: Les meilleures options pour réussir
2/Créer son entreprise et être salarié : commencez petit
Pour créer une entreprise et être salarié, vous devez réserver du temps à votre nouvelle activité. Pour ce faire, comme pour toute entreprise, la meilleure chose à faire est de commencer petit.
Le développement d’une entreprise peu représenter des coûts financiers non négligeable, et le fait d’occuper un emploi à temps plein tout en commençant ce processus offre l’avantage supplémentaire de ne pas risquer ses économies, ni d’être incapable de payer les factures mensuelles.
3/ Créer son entreprise et être salarié : comprendre votre contrat
Bien qu’il n’existe aucune restriction légale vous empêchant de créer une entreprise tout en étant sous la responsabilité d’un employeur à temps plein, votre contrat de travail peut contenir des clauses particulières dont vous devez être conscient.
Si vous développez une propriété intellectuelle dans le cadre de votre emploi à temps plein et que votre nouvelle entreprise indépendante développera les mêmes produits ou utilisera des technologies similaires, il peut y avoir des déclarations de conflit d’intérêts et des accords de non-divulgation auxquels vous devez obéir.
En outre, si vous avez développé quelque chose pour votre propre entreprise en utilisant les ressources et le temps de l’entreprise, cette chose devient la propriété intellectuelle de l’entreprise, ce qui vous privera de votre travail et entraînera une grave rupture de contrat en cas de clause d’exclusivité.
Certaines entreprises vont même jusqu’à inclure des clauses de non-concurrence qui vous empêchent de partir pour rejoindre un concurrent direct et qui permettent à l’entreprise d’intenter une action en justice contre une entreprise de votre propre création qu’elle perçoit comme une menace directe.
Assurez-vous d’avoir lu attentivement chaque page de votre contrat, car des clauses telles que celles énumérées peuvent rendre le processus de création d’entreprise beaucoup plus compliqué, sans compter la complexité supplémentaire de créer une entreprise tout en travaillant.
Si possible, il est également préférable de s’assurer que votre nouvelle activité secondaire n’a aucun lien avec votre employeur actuel.
S’il existe toutefois des similitudes, vous devez être en mesure de prouver que le travail, les recherches et les idées sont uniquement les vôtres et qu’ils ont été développés de manière indépendante, loin de votre emploi actuel et de ses ressources.
4/ Parlez-en à votre employeur
Même si votre contrat de travail comporte des clauses, cela ne signifie pas que vous ne devez pas parler à votre employeur actuel et être aussi transparent que possible.
Si votre nouvelle entreprise n’offre pas de concurrence directe à votre société actuelle, elle peut vous considérer comme un partenaire de collaboration, un consommateur ou un client potentiel.
Toute nouvelle petite entreprise a besoin d’un réseau précieux, et votre lieu de travail actuel pourrait être le meilleur endroit pour commencer.
En outre, en fonction de votre relation avec l’entreprise, votre employeur pourrait être un investisseur potentiel pour votre nouvelle entreprise, ou avoir une participation dans une coentreprise.
Si votre activité secondaire est susceptible d’offrir un service en plus de votre emploi actuel, ce qui signifie qu’il deviendrait un client, un partenaire ou un investisseur, veillez à consulter un conseil juridique indépendant afin de pouvoir procéder avec soin et correctement avant de convenir des conditions.
5/ Économisez votre revenu secondaire
Une fois que votre activité secondaire commence à être rentable, il peut être tentant de se laisser emporter par les avantages que peut apporter le fait d’avoir deux revenus.
Cela ne sera pas durable et, à long terme, pourrait nuire à votre entreprise si vous deviez quitter votre poste à temps plein, car vous auriez épuisé un fonds qui pourrait vous faire vivre.
Dès le début, fixez-vous des lignes directrices budgétaires qui vous empêcheront de dépenser au-delà de vos moyens initiaux.
Choisir d’investir ou d’épargner vos bénéfices vous aidera à réduire votre stress lorsque vous deviendrez indépendant à part entière en vous offrant un filet de sécurité pour l’avenir.
6/ Être salarié ou à son compte : savoir quand faire le pas
Une fois que votre entreprise est établie et qu’il existe une demande manifeste pour vos produits ou services, et que votre entreprise réalise un bénéfice régulier, il est temps de faire le saut vers le statut de travailleur indépendant.
La première étape pour faire passer votre entreprise de ses humbles débuts en tant qu’activité secondaire à une société légitime à part entière consiste à enregistrer votre activité dans les trois mois suivant la date officielle de lancement de votre entreprise, à partir du moment où vous quittez votre emploi à temps plein et vous lancez en solo.
- Si vous optez pour une entreprise morale : suivre ces formalités
- Si vous optez pour le statut d’auto entrepreneur (plus simple) : suivre ces formalités
Vous pouvez choisir de vous inscrire en tant qu’entreprise individuelle ou en tant que société à responsabilité limitée, et les deux présentent divers avantages en fonction de la taille de votre entreprise et du travail que vous allez entreprendre.
Les sociétés à responsabilité limitée ont une responsabilité limitée, ce qui sépare vos actifs personnels de ceux de la société, les protégeant en cas de problème.
En revanche, si vous choisissez de vous établir en tant qu’entreprise individuelle, vous avez besoin d’un capital de départ moins important et l’intégralité des bénéfices réalisés par l’entreprise vous revient.
Créer son entreprise en temps partiel ou en congé partiel
Le congé partiel ou le temps partiel pour création d’entreprise sont deux dispositifs visant à permettre à un salarié de créer son entreprise. Ces dispositifs sont réservés aux salariés du privé ayant plus de deux ans d’ancienneté.
Pour obtenir un congé partiel ou un temps partiel, vous devez en informer votre employeur au minimum deux mois à l’avance par lettre recommandée en accusé-réception ou remise en mains propres.
Cette lettre doit préciser la date souhaitée de mise en place du congé/temps partiel, sa durée, la réduction de travail souhaitée (pour les temps partiels). Vous devez aussi décrire à votre employeur ce en quoi consistera l’activité de votre entreprise. L’employeur dispose d’un mois pour vous répondre.
Avantage :
– Vous pourrez vous consacrer à votre projet
Inconvénients :
– En prenant un congé partiel, vous ne toucherez plus de salaires pendant toute la durée de votre congé. Votre contrat est suspendu (mais non rompu), comme c’est le cas pour le congé maternité par exemple.
– Dévoiler votre projet de création d’entreprise à votre employeur.
Exonération de cotisations sociales à destination des salariés entrepreneurs
Le salarié créateur d’entreprise, s’il se rémunère, sera soumis aux cotisations sociales de sa rémunération de salarié et aux cotisations sociales de son activité de dirigeant.
En fonction de la forme de société choisie, il pourra être amené à cotiser auprès de deux organismes différents.
Afin de palier à cette situation peu attrayante, la loi permet au salarié entrepreneur de bénéficier d’une exonération de cotisations sociales pour les 12 premiers mois dans la limite de 120% du SMIC.
Toutefois, pour bénéficier de l’exonération le salarié doit :
-
justifier 910 heures d’activité en tant que salarié durant l’année précédent la création ou la reprise de l’entreprise
-
rester salarié pour au minimum 455 heures l’année suivant la création ou la reprise de l’entreprise.
A noté que les revenus générés seront tout de même soumis aux prélèvements sociaux (CSG/CRDS) à un taux de 15,5%.
Comment éviter les doubles cotisations ?
Vous pouvez « esquiver » les cotisations sociales en privilégiant le versement de dividendes en fin d’année plutôt que de vous verser un salaire. En effet, les bénéfices générés peuvent être distribués sous la forme de dividendes.
Ils seront soumis aux prélèvements (15,5%) sociaux mais exonérés de cotisations sociales (sauf pour les gérants associés d’EURL et les gérants majoritaires de SARL).
A lire : 20 idées de création d’entreprise à absolument connaître
Questions fréquemment posées :
Est-il possible de créer son entreprise en étant salarié ?
Oui il est tout à fait possible de créer son entreprise en étant salarié. Créer une entreprise alors que l’on est déjà salarié peut sembler intimidant et un peu périlleux. Nombreux sont ceux qui craignent de perdre la sécurité de leur emploi et d’être sanctionnés.
Pourtant, de nombreux entrepreneurs ont réussi à créer leur propre entreprise tout en travaillant pour quelqu’un d’autre. Parmi les exemples notables, vous avez Jack Dorsey, fondateur et PDG de Twitter, Marc Benioff, fondateur et directeur de Salesforce.
Quelles sont les aides qui existent à la création d’entreprise en étant salarié ?
Si vous êtes salarié et que vous souhaitez créer votre entreprise, vous n’aurez logiquement pas accès aux dispositifs Pôle emploi d’aide à la création d’entreprise (maintien des allocations / versement en capital de vos droits). Ces aides sont proposées aux personnes qui sont inscrites au Pôle Emploi. Il sera également compliqué de bénéficier d’autres dispositifs accessibles sur dossier, étant donné qu’il ne s’agit pas d’une activité sur laquelle vous allez vous consacrer à 100 %.
Par contre, vous pouvez bénéficier de l’aide à la création et à la reprise d’entreprise (ACRE), qui consiste en une réduction temporaire de vos cotisations sociales.
Doit-on avoir l’accord de son employeur pour pouvoir créer son entreprise ?
Avoir l’autorisation de son employeur n’est pas nécessaire pour démarrer son activité d’autoentrepreneur. Sauf dans certains cas :
Si l’activité en question est la même que celle inscrite au contrat passé avec votre employeur et que vous ciblez les mêmes clients, vous devez alors informer votre employeur.
Si vous envisagez de vendre des prestations ou produits aux clients de votre employeur, vous devez solliciter son autorisation; par écrit de préférence afin d’en conserver une preuve.
Si votre contrat de travail contient des clauses limitant la création d’une activité indépendante en parallèle de votre activité salariée; vérifier son contrat de travail et les clauses du contrat avant de vous lancer.
